Vendredi 27 février
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UN SAMEDI EXCEPTIONNEL!!
D'abord grâce à une nouvelle collaboration de membres prestigieux, mais aussi pour l’œuvre présentée.
"Derrière la porte verte"… rien que ça! Même si le film ne repose finalement que sur une seule scène de sexe, onirique, exercice de style, proche du happening, "Derrière la porte
verte" incarne, au côté de "Gorge Profonde" et de "Devil in Miss Jones" l'Histoire du X Américain!
C'est donc grâce à la VHS de l'incontournable Sieur VALOR, et mon DVD US, que le Sieur HUMUNGUS a réalisé un splendide REPACK de
ce porno qui a une Âme!!
Cerise sur le gâteau, notre Encyclopaedia Erotica de service, j'ai nommé le Sieur AROSSITO, nous ratifie de ses connaissances sur les frères Mitchell, la
grande Marilyn Chambers, et nous fait sa chronique du film!
Une séance du vendredi que WILD SIDE nous envie déjà!!
Messieurs: MERCI MERCI MERCI etc. ;-)
THE MITCHELL’S BROTHERS
Fils d’un joueur professionnel, les frères
Mitchell grandirent près de San Francisco. James Lloyd "Jim" Michell, né le 30 novembre 1943 à Stockton (Californie) aspire à une carrière de réalisateur au cinéma. Alors qu’il
est à l’école, il travaille aux "Follies", un cinéma diffusant des "nudies" où il put constater l’attrait des spectacles de nudités, et se rendit compte de l’opportunité lucrative qu’offrait une
carrière dans la pornographie ; il s’y engagea avec son frère Arthur Jay "Artie" Mitchell, né le 17 décembre 1945 à Lodi (Californie) et fraichement libéré des
obligations militaires.
En 1969, les frères Mitchell acquirent et rénovent un bâtiment de 2 étages au 895 O'Farrell Street, qu’ils
baptisent le Théâtre O'Farrell, et qui est à la fois une salle
de cinéma, avec un petit studio à l'étage mais également un théâtre live pour peep-show. Ils commencent à tourner des loops dont beaucoup disent qu’ils sont assez mauvais, même parmi leurs fans.
Ils ouvert le Théâtre O'Farrell le 4 Juillet 1969, et dès le début, sont confrontés aux autorités. Ils ouvriront d’autres salles spécialisées dans le X en Californie les années suivantes (jusqu’à
11), devant souvent faire face au voisinage indigné qui intente des démarches pour les arrêter.
Ils créent ensuite la société de production Cinema 7 qui, en 1972, produit un des premiers long-métrages
pornographiques du monde à être largement diffusé dans un circuit de distribution commercial : Derrière la Porte Verte (Behind the
Green Door), mettant en vedette Marilyn Chambers
pour ses débuts dans le porno. Ce film produit pour 60 000 $ en rapportera plus de 25 millions.
Une partie des bénéfices de Derrière la Porte Verte va être utilisée pour produire films hardcore assez somptueux, du moins ambitieux, dont la
Résurrection d'Eve (Resurrection of Eve – 1973, à nouveau avec Marilyn Chambers) et Sodome et Gomorrhe (Sodom and Gomorrah : The Last Seven Days –
1975). Un de leurs derniers films à gros budget était The Grafenberg Spot (Double Insight for Traci Lords - 1985), avec
Traci Lords, encore mineure et qui avait utilisé une identité
frauduleuse pour tourner dans des films pour adultes.
Les frères Mitchell ont aussi été les premiers à transférer leur catalogue de films sur vidéo et les
commercialiser via des publicités dans les magazines pour adultes.
En 1985, les Mitchell ont fait la suite de Derrière la Porte
Verte (Behind the Green Door II) attendu depuis longtemps et sans cesse reporté. Le principal fait à mettre au crédit du film est d’avoir été
le premier film au monde « safe-sex », dans lequel tous les hommes portaient des préservatifs
(des conseils sont même donnés aux spectateurs par un des personnages). Derrière la Porte Verte : la suite, malgré son budget de 250 000 $ est, selon des magazines
pour adultes, a été l'un des pires pornos jamais réalisés !
Au milieu des années 1970, des copies non autorisées de films des Mitchell sont commercialisées de façon
illégale. Les frères ont riposté devant les tribunaux, mais un juge a statué que le matériel obscène ne pouvait pas bénéficier de la protection des droits d'auteur. Les Mitchell ont poursuivi et
finalement la 5ème Cour d’Appel a statué en leur faveur, prévoyant les avertissements de copyright maintenant présents au début de vidéos. Par ailleurs, le Théâtre O'Farrell a souvent
été attaqué pour des raisons d'obscénité, totalisant plus de 200 affaires contre ses propriétaires.
Jim, divorcé deux fois, a vécu pendant des années avec Lisa Adams, une starlette issue de l’équipe
O’Farrell. Avec sa seconde épouse, Mary Jane, il eut quatre enfants dont l’un est aujourd’hui directeur général de la O'Farrell. Artie était père de six enfants, trois avec sa première femme,
Meredith Bradford et les autres avec Karen Hassall, dont il divorça au milieu des années 1980.
En 2011, le fils de Jim, James "Rafe" Mitchell a été reconnu coupable d'assassinat. En mai 2014, la fille
d’Artie, Jasmine a été arrêtée pour sa participation présumée à un vol.
Il semble que les querelles soient légions au sein du groupe Mitchell. Les frères sont réputés misogynes
et avares ; la société Cinéma 7, employant beaucoup d’amis d’enfance des frères serait un modèle d’inefficacité, les employés passant le plus clair de leur temps à boire et se droguer. Il
semble d’ailleurs établi que Jim dominait son frère Artie, réputé faible en plus d’être toxicomane.
En 1991, sous la pression incessante de son entourage, Jim se doit de réagir aux addictions d’Artie (alcool & cocaïne) ; il
se rend chez Artie le soir du 27 février 1991 et, avec le fusil qu’il a hérité de son père, il abat son frère, de sang-froid, selon le procureur ; Jim parle d’accident, alors qu’il voulait
convaincre son frère de se faire soigner. Il fut condamné à 6 ans pour homicide volontaire mais fut libéré au bout de 3.
Depuis sa libération, Jim Mitchell s’est retiré dans un ranch jusqu’à sa mort à 63 ans d’une crise
cardiaque, le 12 juillet 2007.
Enfin, après les biographies des frères Mitchell par David McCumber (X-Rated - 1992) et par John Hubner
(Bottom Feeders : From Free Love to Hard Core – 1993), un biopic dirigé par Emilio Estevez a vu le jour en 2000 avec dans le rôle des frères Mitchell,
Charlie Sheen et Emilio Estevez, également frères dans la vie.
Née Marilyn Ann Taylor le 22
avril
1952
à Westport
(Connecticut),
Marilyn Chambers est surtout connue internationalement pour ses rôles dans Derrière la Porte Verte (Behind the Green Door de Jim & Artie Mitchell - 1972), Insatiable (de Stu Segall - 1980) mais
également par les amateurs de Fantastique pour Rage (Rabid de David Cronenberg - 1976).
A dix-huit ans, elle part pour pour Los Angeles en vue de démarrer une carrière
cinématographique et elle décroche un petit rôle aux côtés de Barbra Streisand et George Segal : dans La Chouette et le Pussycat
(The Owl and the Pussycat d’Herbert Ross – 1970). Elle pose également pour des photos publicitaires dont une qui servira de visuel à une marque de
lessive de la marque Ivory Snow, de Procter & Gamble.
Elle répond en 1972 à une annonce pour le film Derrière la
Porte Verte (Behind the Green Door - 1972), mais
est d’abord réticente à l’idée de tourner dans un film aux scènes explicites. Après avoir négocié un pourcentage très avantageux, elle accepte et le
film remporte un très grand succès, ce qui contribuera à subvenir largement à ses besoins et fera d’elle la première femme à devenir célèbre dans l’industrie du X. C’est un des premiers hardcore
largement diffusé aux USA comportant des scènes très poussées mais également un des tous premiers à présenter des rapports sexuels interraciaux.
Cette notoriété aura pour conséquence également d’amener Procter & Gamble à mettre fin au partenariat avec leur marque Ivory Snow, l’image de la marque pouvant
être écornée par les activités de la belle dans cette Amérique encore bien pudibonde.
Le succès du 1er film incite les Mitchell à remettre le couvert avec elle pour
La Résurrection d'Ève
(Resurrection of Eve - 1973). En 1974, elle tourne un X (Sexual Ecstasy of the Macumba)avec Georgina
Spelvin et Linda Lovelace qui va divorcer de Chuck Traynor, l’un des producteurs de Gorge Profonde. Celui-ci épousera ensuite Marilyn
Chambers et ils resteront mariés jusqu’en 1985.
Marilyn pensait que cette notoriété propulserait sa carrière mais il n’en fut rien, à l’exception du rôle principal dans le film
Rage de David Cronenberg en 1976 et une tentative dans la chanson disco (single Benihana en 1976).
En 1980 elle rempile donc dans le X avec Insatiable, qui deviendra aussi un classique du
X US de par justement le retour de la belle. A nouveau elle enchaine quelques pornos mais la peur du Sida la freinera, ne tournant plus que des softs jusqu’en fin des années 90 où elle retournera
au X. Durant cette période, elle apparait également dans quelques petites comédies ou drames mais rien de mémorable.
Entre temps, elle aura abandonné le physique un peu androgyne de ses débuts pour la pause d’imposants
implants mammaires.
Après avoir été mariée trois fois, s’être même présentée à l’élection présidentielle par 2 fois (pour un parti libertaire), elle meurt finalement d’un arrêt cardiaque le 12 avril 2009 à Los Angeles.
Arossito
Behind the Green Door
Derrière la Porte Verte (Fr)
Etats-Unis / 1972 / 71’
Réalisation & production
: Artie J. Mitchell & James L. Mitchell
Avec : Marilyn Chambers, George S. McDonald, Johnnie Keyes, Elizabeth Knowles, Yank Levine, Toni Attell, Ben Davidson, Adrienne Mitchell, Dana Fuller, Dale Meador, Jim
Mitchell, Artie Mitchell, Mike Bradford, Tony Royale, Bunny Brody, Barbara Bryan…
SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : Gary Clark, routier, s’arrête dans un petit restaurant où il retrouve un de ses collègues. Une discussion s’engage avec le cuisinier autour des souvenirs des
routiers au sujet d’une « porte verte »…
Une jeune femme, Gloria, au volant de sa voiture, vient prendre un verre près
de nos deux routiers en train de discuter et l’un évoque «… c’était derrière la porte verte ». Elle est intriguée par cette phrase qui semble résonner dans son
esprit.
Le soir, alors que Gloria rejoint l’homme avec qui elle a rendez-vous, un
break s’interpose, un homme descend et entraîne la fille de force dans sa voiture avant que son ami n’ait pu intervenir...
On retrouve Gary arrivant dans un club, se voyant remettre un masque et
diriger vers une grande salle aux éclairages feutrés, aux murs couverts de tentures, où se trouve un clown exécutant une pantomime muette, un homme noir debout en maillot et de nombreux
personnages masqués...
La voiture des kidnappeurs arrive dans une ruelle. Ils en font descendre
Gloria et l’emmènent dans un bâtiment ou elle sera remise à une dame se voulant rassurante et qui lui dit qu’elle va lui expliquer ce qui se passe…
Il s’agit du début de ce film de 1972
qui deviendra un des premiers classiques du genre, avec Gorge Profonde (Deep Throat de Gérard Damiano – 1972) et L’Enfer pour Miss Jones (The Devil in Miss Jones de Gérard Damiano – 1973).
Au-delà de
cet aspect chronologique, le film présente un certain nombre d’aspects novateurs dans un genre certes balbutiant en salle mais dont la vocation première n’était alors, semble-t-il, que l’a
mise en image d’actes sexuels sans envisager que ceux-ci puissent être intégrés à une intrigue ou mis en forme, et ce après des années de loops ou de films uniquement centrés sur la
démonstration.
Certes, ce titre vu aujourd’hui peut
sembler désuet, décevant, mal fichu… tant bon nombre de films sont passés depuis mais il est indéniable que certains aspects, en 1972 rappelons le, ont pu susciter l’intérêt, au-delà du
simple aspect pornographique.
Il est indéniable que les frères
Mitchell ne sont pas de grands metteurs en scène et toute la première partie du film en est la démonstration. Cependant, les mises en abîmes successives de cette première partie laissent
apparaître de leur part la volonté d’inscrire leur récit dans une forme d’onirisme, de rêverie, de fantastique même que viendra confirmer l’épilogue. En effet, de deux personnes qui
conversent, on en vient à les voir à nouveau antérieurement en discussion à proximité d’une jeune femme dont il s’avère qu’elle sera au centre des évènements que l’un d’entre eux aura vécu ou
rêvé. Rêvé peut-être car souvenons-nous que Gary n’est pas le narrateur initial et qui mélange peut-être ses souvenirs ou ceux de son ami, qu’il y mêle peut-être cette femme qu’il n’a que
croisé sur cette terrasse…
La seconde partie du film est beaucoup plus « inspirée » pour le duo de
metteurs en scène, le tout il est vrai facilité par l’étrangeté de ce lieu, sorte de club libertin avec ses numéros théâtralisés. L’initiation de Gloria est également l’occasion
d’expérimentations visuelles et fantasmatiques qui permettront l’irruption d’éléments originaux à l’époque comme ces rapports interraciaux précurseurs ; on dit en effet que Derrière la
Porte Verte est le premier long-métrage d’exploitation à présenter ce type de scènes.
Egalement un aspect important de ce film est la place donnée à cette initiation
involontaire au début puis consentie par Gloria. Ces scènes en présence de ces voyeurs
anonymes masqués, aux physiques très variés et qui peu à peu prendront part à l’action, est un thème qui sera très présent à l’avenir dans le X américain, et même
développé.
Les choix formels quant aux scènes d’éjaculations, au ralenti, en surimpression, avec des effets
chromatiques, ajoutent à cette impression d’onirisme et finissent de laisser planer le doute quant à l’authenticité de ce qui nous est conté.
Bref, Valor & Humungus nous offrent
l’opportunité de revoir un film qui a été rapidement rangé dans les classiques du genre et que pour ma part je n’avais pas revu depuis très longtemps. Force est de constater que son intérêt
réside plus dans le fond que dans la forme même s’il est indéniable que son influence a été énorme sur tout un pan du X US et dont la moindre qualité n’a pas été de nous faire découvrir
Marilyn Chambers.
Arossito
LA BANDE ANNONCE
DES JAQUETTES...
DES CAPTURES...
LE REPACK...
LES BONUS
LA MUSIQUE (@320)
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