film

Vendredi 3 avril 5 03 /04 /Avr 11:05
Voilà un film à petit budget (estimé à $25 000), un "grindhouse" typique du milieu des années 70. Mais à y regarder de plus près, "Easy Alice" est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Il est sans doute une des œuvres les plus sous-estimées de l'âge d'or du X américain.
Et Wild Side l'a bien compris, le proposant quelques temps en VOD, et sous-titré. C'est cette version que je vous propose aujourd'hui.

Le casting de "Easy Alice" est exclusivement san franciscain, et Tom Hofmann, dont c'est l'unique film, fait la part belle à cette ville, l'utilisant quasiment comme un personnage, que ce soit le Golden Gate, ou, et surtout, la Broadway Street et ses clubs pour adultes.
Vers le milieu des années 1970, la scène hardcore de San Francisco s'est imposée comme la région la plus avant-gardiste en matière de sexe, devançant ainsi les centres de production X de Los Angeles et New York. La plupart des films X tournés à San Francisco à l'époque, enterraient définitivement les idéaux hippies (déjà enterrés en 1969 avec le concert d'Altamont… San Francisco!), proposant ainsi des œuvres souvent étranges, parfois surréalistes.

Derrière les pseudos, vous reconnaitrez beaucoup de visages connus de cette grande époque.
Joey Silvera joue Joey, un type qui lui ressemble, à quelques détails près. Un looser malheureux qui travaille au black, fait un peu de porno de temps en temps.
Son amie, Carrrol (Linda Wong) souhaite qu'il mette fin à sa "carrière" dans l'industrie du sexe.
Lorsque Joey part remplacer un comédien un peu violent envers sa partenaire, Carrol, elle, va chez un ami pour la journée, se défonce un peu avant une petite partie de ça va ça vient, en compagnie de Annette Haven (ici Annette Funette!).
Joey quant à lui part se saouler avec un pote, avant d'avoir quelques aventures… sexuelles évidemment (aah… la sublime Leslie Bovee) !!
"Easy Alice" jette un regard humaniste sur ses personnages, sans juger de leur moralité.
Le personnage joué par Paul Scharf est assez représentatif de la critique sociétale que tente de d'exprimer Hofmann. Paul représente le bas de l'échelle. Il vit dans une chambre sans meuble, outre un matelas au sol. Ses actes violents (avec la comédienne dans la première scène, ou la scène de viol dans la laverie, avec la délicieuse Candida Royalle) sont comme des agressions envers cette société qui l'ignore.
Dans la dernière scène du film, Joey retourne chez lui, et on comprend que ce cycle du désespoir recommence.

La grande force du film de Hofmann, ancien assistant (disciple?) de Alex de Renzy, réside dans sa réalisation, façon cinéma-vérité, à la manière d'un Cassavetes.
A ce propos, pour la petite anecdote, Joey Silvera a toujours prétendu que c'est lui-même qui avait réalisé le film...

Quoiqu'il en soit, "Easy Alice" est une œuvre triste et réaliste sur le monde du hardcore de cette époque. Et à cet égard, il faut l'avoir vu!!

 

EASY ALICE (1976) VOST

 

États-Unis / 1976
Réalisation : Tom Hofmann (et non Tim McDonald)
Production : Warren St. Thomas
Photographie : Tom Hofmann
Avec : Linda Wong, Joey Silvera (comme Joseph Savera), Paul Scharf (comme Paul Scarif), Candida Royalle (comme Candice Ball), Annette Haven (comme Annette Funnette), Turk Lyon, Leslie Bovee (comme Leslie Dubuex), Lee Warneke, Warren St. Thomas, Celeste Laymore, Tessie Lynn, Vicky Lindsay...

 



SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "Joey, une crapule de San Francisco, et star du porno occasionnel, prend une journée sabbatique avec son ami Paul. Ils errent dans la ville sans objectif précis, et font quelques rencontres plutôt sympathiques…"


UN PEU PLUS DE JOEY...


;-)
Par lesamedicestpermis - Publié dans : film
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Mercredi 25 mars 3 25 /03 /Mars 11:05

 

 



C'est bel et bien à Miami que
je vous amène en ce samedi,
avec le diptyque "Miami Spice" de Svetlana!
Si Bambi Darling et Stormy Brushing sont des noms
qui vous parlent, c'est que vous avez vu
 le "Message à caractère pornographique"
de Nicolas & Bruno…
Gloire, Amour et Débats d'idées à vous!!
Dans la famille Lynn, c'est avec l'Ambre
que vous aurez rendez-vous!
La troisième du nom, Porsche, a aussi un petit rôle
dans le premier volet…
Vous retrouverez également la fine fleur, déflorée
depuis belle lurette, du X ricain des 80's!
Une bonne poilade en perspective…
Je vous en donne ma parole!!



 

Laura Allen naît au sein d’une famille assez modeste et passe son enfance entourée de ses quatre frères dans une maison aux murs délabrés. Elle ne se distingue pas particulièrement par ses résultats scolaires, rêvant déjà de devenir un jour un sex-symbol.
Au cours de son adolescence, Laura préfère nettement flâner dans la banlieue de Los Angeles et taquiner les garçons avec des copines aussi délurées qu’elle, plutôt que d’apprendre ses leçons. Durant sa période universitaire, sa route croise par hasard celle d’Althea Flynt, qui est alors l’épouse du magnat de la presse de charme Larry Flynt et qui planche sur une nouvelle revue intitulée Rage.
Séduite par le sourire et la personnalité de Laura, Althea l’invite à monter dans sa limousine et à l’accompagner dans une virée avec le chanteur Sting, leader du groupe rock Police, très connu à cette époque. Enchantée par cette proposition, Laura grimpe dans la voiture, scellant du même coup son exceptionnel destin de pornostar.

Althea Flynt va ouvrir à Laura les portes du sex-business, en commençant par la photo de charme, dont elle devient vite une habituée. D’abord pour Hustler, bien sûr, le titre phare du groupe de Larry Flynt, mais aussi pour d’autres magazines spécialisés comme Penthouse ou  High Society.
Laura côtoie alors d’autres futures stars du X comme Traci Lords, Christy Canyon ou encore Ginger Lynn, qui fait la première son entrée dans le monde du porno, à la fin de l’année 1982. Il ne faudra pas longtemps à Laura pour passer le cap à son tour, en voyant ce que les tournages rapportent à Ginger qui à en outre l’air de bien s’amuser sur les plateaux...
 En 1983, donc, Laura, rebaptisée Amber Lynn, tourne son premier film hard Personal Touch, part. III et curieusement, y fait la première fellation de sa vie… Elle y croise par la même occasion la mythique Shauna Grant, qui se suicidera peu après. Cette mort marque beaucoup Laura qui s’interroge sur sa carrière de pornostar et décide de mettre les bouchées doubles. Avec Ginger et Traci, elles vont former pendant deux ans le trio d’actrices X le plus plébiscité – et le mieux rémunéré ! – d’Amérique du Nord...

De 1984 à 1986, Amber tourne pour les réalisateurs X les plus fameux et dans les meilleures prods, engrangeant des bénéfices records. Mais l’affaire Traci Lords, qui éclate au milieu de l’année 1986, va mettre un terme au rêve doré d’Amber.
Le business du X en berne, Amber se tourne alors vers les shows de danse, qu’elle va pratiquer pendant plusieurs années au Canada. Elle croise là-bas l’un des membres du groupe de rock Aerosmith, avec lequel elle va vivre une idylle de six années.
Mais au milieu des années 90, les spectacles de danse perdent en popularité et Amber est obligée de se produire dans des clubs minables où les filles sont traitées comme de la viande. Amber reprend donc le chemin des plateaux de tournage, travaillant notamment pour Buck Adams dans une parodie de la série Alerte à Malibu.
Depuis 1995, Amber est revenue sur le devant de la scène, tournant des films bien plus hard qu’à ses débuts. En 2000, elle fait ainsi sa première double-pénétration devant une caméra et apparaît dans un certain nombre de gonzos.
Depuis le début du siècle, Amber a tourné une vingtaine de films hard et a monté une agence de casting X en misant sur la prophylaxie. (Hot Video)



MIAMI SPICE (VF)

 

 

États-Unis / 1986
Réalisation : Svetlana
Scénario : Phil Cara
Avec : Amber Lynn, Barbara Dare, Blondi, Candie Evens, Danielle, Jeanette Littledove, Porsche Lynn, Sheri St. Clair, Eric Edwards, Mike DeMarco, Randy West, Robert Bullock, Tony Montana...

IMDb 




SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "A Miami, débauche et vice sont de véritables vertus honorées par tout le monde. Deux détectives explosives partent à la recherche d'un dangereux trafiquant de drogue. Pour pouvoir délier les langues, aucune épreuve sexuelle ne leur sera épargnée..."




États-Unis / 1988
Réalisation : Svetlana
Scénario : Phil Cara
Avec : Amber Lynn, Candie Evens, Jennifer Noxt, Danielle, Sheri St. Clair, Stacey Donovan, Tony Martino, Francois, Joey Silvera, John Leslie, Mike DeMarco, Paul Baressi, Randy West...






SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "Que fait cette femme flic avec ce caïd du crime la soumettant à ses jeux sexuels les plus pervers ? Deux de ses collègues tout aussi chaudes sont prêtes à tout pour découvrir la vérité..."


Par lesamedicestpermis - Publié dans : film
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Mardi 17 mars 2 17 /03 /Mars 07:05

 

Bon, je ne vais pas vous refaire l'histoire du fameux vidéo-club de V2…
celui de ma jeunesse… celui où j'ai découvert l'immense
GINGER LYNN ALLEN!!
Ginger, un prénom prédestiné pour une des plus jolies frimousses
du Hard US des 80's, et le plus joli petit cul aussi!
Et que dire de ces yeux, de cette bouche…
Ah oui, je l'aime beaucoup la Ginger!
C'est sans doute sa plus belle prestation que je vous propose en ce samedi,
grâce, une nouvelle fois, à l'inestimable VALOR!!
Vous la retrouverez donc, déjouant les "pièges" d'un mari disparu…
Soigneusement réalisé par Lawrence T. Colle, qui a bâtit une œuvre entière
(oui, il y a en fait deux volets; je recherche le second…)
sur une actrice unique, je vous laisse maintenant découvrir cette chasse…
aux plaisirs, évidemment!
Bonne séance ;-)

 

PRÉAMBULE...

 

 

Après des études universitaires dans sa ville natale, Ginger Lynn gagne à 19 ans la Californie, où elle assure pendant quelques mois la gérance d’une discothèque. Nantie de formes aguichantes et possédant déjà un charisme certain que lui donnent sa chevelure blonde et ses beaux yeux bleus, Ginger pose parallèlement pour différentes revues de charme comme Penthouse ou Hustler.

La célèbre photographe Suze Randall lui offre en 1982 son premier rôle dans le huitième volet de sa série érotique Suze’s Centerfold, distribuée alors par la mythique compagnie Caballero. Il ne faut pas très longtemps à Ginger pour mettre un pied dans le porno et dès 1984, la jolie blonde enchaîne les tournages, dévoilant un incroyable talent de hardeuse et travaillant avec les plus grands réalisateurs de l’époque comme Alex de Renzy, Grégory Dark, Victor Nye ou Lawrence T. Cole qui lui offre certainement son plus beau rôle dans La Chasse aux Plaisirs.

Ginger devient une véritable star et accumule les récompenses aux AVN Awards de Las Vegas entre 1984 et 1985. Très extravertie, elle ne recule devant rien ou presque et multiplie les scènes de sodomie et de double pénétration, à une époque où ces pratiques sont encore peu répandues.
Elle est également l’une des premières stars du porno à signer un contrat d’exclusivité avec une société de production, en l’occurrence la compagnie Vivid.
En 1986, après un certain nombre de déboires juridiques assez sérieux, Ginger décide de mettre un terme à sa carrière de pornostar, officiellement par crainte du sida. L’actrice connaît alors une période sombre dont elle ne sort qu’en entamant une carrière d’actrice dans le cinéma traditionnel, trouvant des rôles mineurs dans un certain nombre de films et notamment Young Guns 2, où sa route croise celle de l’acteur Charlie Sheen, avec lequel elle va vivre une brève idylle.

Au milieu de l’année 1999, à l’âge de 37 ans et après douze années d’absence, Ginger renoue avec le monde du X entournant plusieurs films sous la direction de son amie Veronica Hart. Ginger qui n’a pas tellement vieilli, témoigne toujours du même entrain et d’un professionnalisme immuable.

Malgré ce come-back plutôt réussi, Ginger n’a pas voulu reprendre à plein temps ses activités d’actrice. Elle vit aujourd’hui en Californie avec son fils de cinq ans, Sterling Wayne Robert Allen et tourne ponctuellement des scènes hard comme on a récemment pu le voir sur le site kink.com, où Ginger se fend d’une prestation sadomasochiste avec son compagnon dans la vie, le hardeur Mark Davis (HOT VIDEO)









LA CHASSE AUX PLAISIRS /
THE PLEASURE HUNT

 

États-Unis / 1984
Scénario et réalisation : Lawrence T. Cole
Photographie : B.J. France
Montage : Farouk Ibsensen
Avec : Ginger Lynn, Eric Edwards, Lili Marlene, Herschel Savage, Mike Horner, John Seeman, Billy Dee, Lynx Canon, Dan T. Mann, Candy, Jon Martin, Blair Harris, Don Fernando...



 

SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "Rentrant du cimetière, Sharon se rappelle la mort de ce mari qu'elle aimait tant: bien que malade, il avait insisté pour faire l'amour et avait expiré dans ses bras.
Chez le notaire, on ouvre le testament: il contient cinq plans, chacun indiquant un lieu où elle devra se rendre. Le notaire les lui remet au fur et à mesure, en échange de caresses…"



;-)

Par lesamedicestpermis - Publié dans : film
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Vendredi 13 mars 5 13 /03 /Mars 06:49





On fait moins le malin là, Joe la pine, hein!! Et au repos s'il vous plait! Ce samedi, c'est un petit hommage l'autre Big John: John Curtis Holmes! Monsieur 30 cm (selon certaines actrices, 41 cm parfois!) en personne...
Je vous propose donc deux excellents films édités par Blue One (donc grande qualité d'image), dans leur intégralité!! 

John Holmes, son vit, son œuvre...






UN PROGRAMME APPROUVÉ
PAR
MARILYN CHAMBERS!!









ERUPTION (VF)

 

 

États-Unis / 1977
Réalisation : Stanley Kurlan
Avec : John Holmes, Leslie Bovée, Susan Hart, Eric Evol, Gene Clayton, Wilt Torrance, Tracy Valdis, Carry Welton...
IMDb 


"A Hawaii, Sandra, une riche héritière persuade un vendeur d'assurance, Peter, de vendre à son mari une assurance-vie de 2 millions, puis le convainc de le tuer pour obtenir de l'argent. L'assassinat se déroule sans accroc, mais lorsqu'un enquêteur est pret à tout découvrir, Peter commence à soupçonner Sandra de vouloir le trahir et se tourne vers sa belle-fille, Angie, pour l'aider à retourner la situation..."

Pourquoi c'est cul...te ?

- Parce que le “King Size” John C. Holmes était alors au top de sa forme physique - il n’y a qu’à voir les gros plans macro-photographiques de ses ébats sexuels pour s’en rendre compte - et à l’apogée de son jeu d’acteur, tout en décontraction et en improvisation.
- Parce que "Eruption" est un remake à peine déguisé d’"Assurance sur la mort" (1944) de Billy Wilder. Comme quoi, les réalisateurs pornos de cette époque étaient avant tout de grands cinéphiles !
- Parce que ce film X se distinguait des productions concurrentes par son exotisme, son esprit aventureux et le naturel de ses décors, la majorité du tournage s’étant déroulée en extérieurs, à Hawaï. Une chose peu aisée pour l’époque.

(captures trouvées sur le oueb)

 

 


STORMY (VF)

 

États-Unis / 1980
Réalisation : Joseph Blanski
Avec : John Holmes, Linda Wong, Phaery Burd, Chris Cassidy, Joey Silvera, Angel Ducharme, Connie Peterson, Miki Star, Joanne Levine, John Seeman...



 

"Big John est le propriétaire d'une maison close à Frisco. Il vient travailler tous les vendredis dans son établissement pour ramasser ses gains de la semaine et essaye, en prime toutes les nouvelles recrues de ses collaborateurs..." 
 Pourquoi c'est cul...te ?
- Parce que, à l'instar de "Commando" et de son nombre incommensurable de morts, "Stormy" est un spectacle sodomique hallucinant.
- Parce que Linda Wong est magnifique.
- Parce que les touffes 80's, moi j'aime bien!

 

(captures trouvées sur le oueb)
  



"John Holmes était à l'industrie du porno ce qu'était Elvis au rock 'n' roll. Il était tout simplement Le Roi." (Bob Vosse)

 

Par lesamedicestpermis - Publié dans : film
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Dimanche 1 mars 7 01 /03 /Mars 13:08

Un samedi EXCEPTIONNEL!! En tous cas, il l'est pour moi, tant j'ai cherché cette météorite, éditée à 300 exemplaires seulement, en complément de l'indispensable "Dictionnaire des films français pornographiques & érotiques 16 et 35 mm" de Christophe Bier !!

Interdit pendant près de deux ans, la commission de censure a écrit au sujet de Maléfices Pornos : « Ce film pose un problème d’une gravité hors du commun. En dehors des images lourdement et précisément sexuelles, développées dans les modalités les plus sordides – le film se hisse très rapidement à un niveau qui excède le simple classement sur la liste des pornographiques au sens des articles 11 et 12 de la loi du 30 décembre 1975. Il se charge, en effet, de séquences de cruauté et de sadisme – tortures ; scènes de sang ; sévices sexuels – de racisme – une longue scène où un homme noir est complaisamment réduit à l’état d’objet sexuel – de terreur enfin – la vision de l’épouse plongée nue et inconsciente dans un bain d’acide sulfurique. En dépit de l’insigne médiocrité de la réalisation qui en assourdit l’effet, la Commission de contrôle a considéré que ce film déshonorant ne représentait pas seulement une atteinte à la personne humaine, mais un danger pour l’intégrité mentale et psychique d’une part importante du public même adulte. Elle a estimé, en conséquence, à l’unanimité, que le seuil de l’interdiction totale était atteint ». Commission du 8 février 1977.

Il n'en faut sans doute pas plus, j'espère, pour éveiller votre curiosité (malsaine)!!

Je laisse maintenant Môssieur Bier vous raconter un peu la genèse de cette résurrection...

Bonne lecture. Bon film. Et bon week-end ;)






Plusieurs personnes me demandent ce qu’est le film Maléfices pornos dont nous offrirons le DVD aux souscripteurs seulement ?

Eh bien c’est l’un des films du dictionnaire, un porno réalisé en 1976 sur lequel j’avais déjà écrit dans Censure-moi, un petit livre publié en 2000 par L’Esprit Frappeur (comment, vous n’avez pas Censure-moi !) sur l’histoire du classement X en France. Voici ce qui y était écrit en pages 91-92 :

 


Évoquons aussi Maléfices pornos (Eric de Winter, 1976), film météorite, underground dans le sens où l’entendait peut-être Pacadis, un cauchemar qui conduit le spectateur dans un fascinant abîme de folie sexuelle, « œuvre sans égal dans le hard français. » Mais pour la Commission, moins esthète, « ce film pose un problème d'une gravité hors du commun. En dehors d'images lourdement et précisément sexuelles, développées dans les modalités les plus sordides - avec des explorations de sexe filmées en gros plan avec une précision où il y a de l'offense et du défi - le film se hisse très rapidement à un niveau qui excède le simple classement sur la liste des films pornographiques au sens des articles 11 et 12 de la loi du 30 décembre 1975. Il se charge, en effet, de séquences de cruauté et de sadisme - tortures; scènes de sang; sévices sexuels - de racisme - une longue scène où un homme noir est complaisamment réduit à l'état d'objet sexuel - de terreur enfin - la vision de l'épouse plongée nue et inconsciente dans un bain d'acide sulfurique. En dépit de l'insigne médiocrité de la réalisation qui en assourdit l'effet, la Commission de contrôle a considéré que ce film déshonorant ne représentait pas seulement une atteinte à la personne humaine, mais un danger pour l'intégrité mentale et psychique d'une part importante du public même adulte. Elle a estimé, en conséquence, à l'unanimité, que le seuil de l'interdiction totale était atteint. » (Commission, 8/2/1977). Après 65 mètres de coupes, le film obtient son visa et est classé X.

1. Alain Minard, La Revue du Cinéma n° 384, juin 1983.

Le film avait connu une exploitation météorite en mars 1978 dans cinq salles parisiennes, puis une ressortie discrète en 1983 qui avait permis à Alain Minard de découvrir, médusé, une œuvre pornographique qui ne ressemblait définitivement à aucune autre. Son papier dans La revue du cinéma ci-dessus citée en fit une sorte de « film culte » auprès de quelques amateurs éclairés. 


Dans les années 1990, au moment où le porno s’éteignait dans les salles parisiennes, Eric de Winter et son fils s’étaient rendus dans une salle qui le programmait de nouveau. Ô déception, le « Maléfices pornos » en question n’était pas la bande qui avait fait frémir la Commission de censure.


Reverrait-on jamais le seul, l’unique Maléfices pornos digne de ce nom, que Minard avait qualifié appartenir « à la race très rare des films obsédants parce qu’ils sont la magistrale transcription d’une folie » ?

 



C’est à cette époque que j’ai rencontré Eric de Winter, ex-régisseur de cinéma, homme multitâches des productions AMT sur lesquelles je reviendrai un jour. Il tenait désormais une agence de photos de cinéma et ne revendiquait vraiment la réalisation que de deux films : Lèvres humides et Maléfices pornos dont il m’expliqua alors qu’il avait été conçu, sous le titre évocateur de Cavern Bondage pour le circuit crapoteux des salles new-yorkaises de la 42ème rue. AMT, c’était Anne-Marie Tensi, productrice haute en couleur qui avait des contacts aux États-Unis. Elle lui avait réclamé un film sadique, comme la 42ème rue en raffolait. Souvenez-vous, les Olga’s Girls de Joseph Mawra, les films noirs de Lee Frost… Une bande porno trash pour le public « kinky » du Roxy ! Seulement, Anne-Marie changea d’avis et se mit en tête d’exploiter le film en France. Il fallait donc un visa et la Commission du CNC hurla ! Exigea des coupes, à plusieurs reprises. De Winter m’expliqua : « Si Anne-Marie m’avait demandé d’emblée un film pour le marché français, je n’aurais jamais écrit un film aussi spécial, avec des tortures, du gore, des morts. J’aurais fait un porno plus simple. Du coup, il a fallu couper pas mal, garder l’amorce de certaines scènes violentes. » Mais ainsi mutilé, le film – je vous l’assure – a gardé son parfum de souffre. Sa grande particularité tient aussi à son décor : une caverne, ancienne champignonnière de la banlieue nord-ouest de Paris, peu banal décor pour un porno mais familière à Eric de Winter, un passionné de spéléologie qui avait débuté au cinéma avec Marcel Ichac, documentariste-explorateur qui réalisa les premiers films de spéléologie.

 

Quand je discutai avec Eric de Winter, il me montra un album-souvenir, quelques photos du tournage, les seules traces de ce film incroyable. Nous sommes devenus amis. Je ne manquais pas une occasion d’évoquer ce film avec lui, me lamentant de le savoir perdu.

 



C’est l’année dernière qu’une providentielle copie 35 mm en très bon état a été exhumée, dans la réserve d’un vieux distributeur. Un coup de chance ! L’ami collectionneur à qui j’avais souvent parlé de ce Maléfices pornos achetait depuis quelques temps des vieux pornos en 35 mm. Son contact lui avait dit, d’un geste las : « Oh, j’ai aussi tous ses films dans cette remise, entassés… C’est en désordre. Si vous vous jeter un œil… » Mon ami prit une échelle, la plaça au hasard, n’ayant absolument pas le courage de tout trier. Tout en haut de l’échelle, sur le haut d’une étagère poussiéreuse, il trouva la copie de Maléfices pornos… C’est cette copie que vous découvrirez.

 



AMT Productions avait fait faillite depuis belle lurette, judiciairement liquidé. Le film était en déserrance. Pour l’exploiter, il restait à Eric de Winter, auteur du film, à se faire désigner auprès du tribunal comme mandataire ad hoc pour Maléfices pornos. Une formalité faite cet été et qui nous permet aujourd’hui de vous l’offrir avec le dictionnaire.

 



Plus de trente ans après sa première sortie, revoici donc… « le ventre chaud tapissé de chaînes » de la caverne des Maléfices pornos !


La Bande annonce...




VOTRE PROGRAMME...
(Merci à aloysius70!!)



MALÉFICES PORNOS

 

 

France / 1976
Titre : Maléfices Pornos
Titre : Maléfices Pornographiques
Titre : Maléfices Porno
Titre marché américain : Cavern Bondage
Titre de tournage : la Caverne aux Maléfices
Réalisation : Éric de Winter 
Scénario : Éric de Winter 
Production : Anne-Marie Tensi 
Sociétés de production : A.M.T. Productions
Photographie : Maurice Kaminsky 
Montage : Loïs Konigswerther 
Post-Synchronisation : Éric de Winter 
Effets Spéciaux : Éric de Winter 
Musique : Philippe Bréjean
Avec : Gilbert Servien, Laurence Legras, Manu Pluton, Christine Chanoine, Évelyne Biancchi, Viper comme Stephanie Green, John Oury, Véronique Aubert



SI VOUS AVEZ MANQUÉ LE DÉBUT : "Un mari impuissant, stimulé par la lecture de Meurtres vaudou, rêve, l'espace d'une nuit, aux supplices qu'il inflige à trois jeunes femmes puis à un hercule avant de se débarrasser de sa femme grâce à un bain d'acide sulfurique..."

 

Par lesamedicestpermis - Publié dans : film
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